
Chiffres clés et réalités du sport entreprise
Chez les salariés : quelles réalités ?
- Seulement 13 % des salariés pratiquent une activité sportive régulière (Eurobaromètre sport and physical activity)
- 80 % des salariés se disent prêts à pratiquer une activité physique si celle-ci était proposée par leur entreprise
- 42% des français ne font pas de sport par manque de temps
Chez les dirigeants d’entreprise : quels freins ?
- Près de 2/3 des dirigeants pensent que l’entreprise est légitime à proposer des activités physiques à ses salariés
- Seulement 18% des entreprises mettent en place des actions visant la pratique d’activité physique
- Quels sont les deux principaux freins ? L’absence d’infrastructure adéquate dans les locaux (pour 47 %) et le manque de moyens financiers (pour 30 %)

Les bienfaits du sport en entreprise
Les bienfaits pour la santé des salariés :
- Réduction des maladies chroniques
- Protège contre certains cancers
- Réduit le risque de maladies cardiovasculaires
- Réduit les risques d’obésité
- Réduit les TMS (près de 90 % des maladies professionnelles déclarées sont liées aux TMS) et les RPS (Risques psychosociaux)
- Favorise le sommeil et la récupération
- Limite les effets du stress, de la dépression et de l’anxiété.
Les bienfaits pour l’entreprise :
- Les salariés qui pratiquent une activité sportive en entreprise amélioreraient de 14 % en moyenne leur productivité (selon une étude menée par le Medef et le CNOSF).
- Le sport au travail ferait baisser le taux d’accident du travail et d’absentéisme de 30 à 40 %
- Pour l’entreprise, une pratique d’activité physique de l’ensemble des salariés permettrait de réaliser une économie de 7 à 9 % sur les frais de santé annuels d’un salarié.
Les méfaits du « Sport washing »
Les chiffres liés aux bienfaits du sport en entreprise – trop facilement placardés par les “vendeurs de rêve” – méritent d’être analysés avec recul et discernement. “A l’image du greenwashing qui permet à certaines organisations de se donner une image trompeuse de responsabilité écologique, le sport washing laisse croire que le sport incarne toutes les belles valeurs de la société et résout tous les maux de l’entreprise. Moins racoleuses, les problématiques d’inactivité physique et de sédentarité représentent quant à elles de réels enjeux de santé au travail et de santé publique.. »
Vincent Tharreau, fondateur de Kiplin, éditeur de jeux de santé centrés sur les bienfaits de l’activité physique.
Vincent Tharreau, CEO Kiplin
« Trop de belles promesses et de chiffres stratosphériques sont colportés sur le sujet. Un short et une paire de baskets ne permettent pas de : recruter les meilleurs profils, rendre les salariés heureux ou devenir leader sur son marché. »
Des guides pour aider les entreprises
Les entreprises se mettent à l’heure de la prévention santé. une prévention plus large, qui dépasse le simple cadre des horaires de travail pour s’attacher à la question plus large des modes de vie : sédentarité, alimentation, alcool, tabagisme, sédentarité, sommeil, addiction aux écrans…
Un constat largement relayé dans le 4ème plan de santé au travail (PST4) 2021-2025.
La promotion des activités physiques et sportives (APS) en milieu professionnel fait partie des priorités de la loi du 2 août 2021 . Différents guides ont donc été édités pour aider les entreprises :
- Le guide de l’AFNOR (Association Française de Normalisation) : un guide de bonnes pratiques et d’orientation pour aider les dirigeants d’entreprise et d’administration à amplifier le recours aux APS dans le cadre de la prévention santé des salariés.
- Un guide juridique pour apporter des réponses aux employeurs : “Les réponses les plus fréquentes posées par les employeurs, illustrées par quelques situations pratiques”. Le Ministère des Sports présente des cas concrets aux employeurs pour les accompagner dans la promotion de la pratique d’APS.
- Un guide à l’usage des services santé au travail : “Activité physique et sportive, un levier en faveur de la santé au travail”. Un guide pour accompagner les médecins du travail et les équipes de préventeurs dans la recommandation d’APS et la prescription d’activités physiques adaptées (APA).
- Une feuille de route “développer les activités physiques et sportives en milieu professionnel” : cette feuille de route, articulée autour de 6 axes et 27 mesures est inscrite dans le cadre de la Stratégie nationale sport-santé qui vise notamment à enclencher un processus de déploiement des APS en milieu professionnel.
Les exonérations de charges pour les entreprises qui favorisent l’activité physique des salariés
Depuis le printemps 2021, les avantages constitués par la mise à disposition d’équipements dédiés à la réalisation d’activités physiques ou par le financement de prestations d’activité physique sont exonérés de cotisations et contributions sociales (source : URSSAF).
Concrètement, cette nouvelle loi concerne :
- La mise à disposition d’équipements à usage collectifs : salle de sport, vestiaires et douches, matériel sportif. Le montant de l’avantage constitué par la mise à dispositions d’équipement dédiés à la pratique sportive est exonéré sans limite de montant.
- Le financement de prestations d’activités physiques et sportives : cours collectifs, événements ou compétitions. Ce montant est exonéré dans la limite annuelle de 5 % de la valeur mensuelle du plafond de la Sécurité sociale multipliée par l’effectif de l’entreprise.
- En revanche, l’exonération de cotisations et contributions sociales ne s’applique pas aux abonnements ou inscriptions individuelles à des cours.
Les nouvelles solutions pour mettre les salariés en mouvement
La très grande majorité des entreprises ne possède pas de salle de sport et la plupart des salariés ne fera jamais de sport à proprement parler, ne prendra jamais d’abonnement dans une salle de sport ou ne poussera jamais la porte d’un vestiaire. Quelles autres solutions existent ?
Les séances d’activité physique en visio :
Pour s’adresser au maximum de collaborateurs, y compris dans un contexte de télétravail ou une organisation multi sites (inter-régions, inter-filiales…), des séances d’activité physique à distance peuvent être proposées aux salariés (multiples créneaux dans l’agenda, possibilités de replay…).
Ces séances sont animées par des enseignants en activité physique adaptée (APA). Quelques exemples de séances : étirements, renforcements musculaires, cardio, équilibre, relaxation, gainage, abdo-fessiers, dos et postures…
Les challenges connectés d’activité physique :
Dans les entreprises, les challenges connectés d’activité physique (parfois appelés “challenges de pas”) gagnent du terrain. Une nouvelle manière de recréer du lien et de favoriser la santé des salariés y compris avec des équipes à distance.
Comment ça marche ? Les pas du quotidien se transforment en points bonus, défis, encouragements, classements…. L’activité physique est enregistrée par le smartphone glissé dans la poche des participants, dans leur sac à dos ou sac à main.
Certains de ces challenges sont ponctuels (avec une durée de quelques semaines) ou se déclinent en programmes annuels (en y ajoutant des séances en visio et des webinaires d’éducation à la santé).
Les webinaires d’éducation à la santé :
Astuces pour bouger au quotidien, sommeil, alimentation, respiration, maux de dos… Différents thèmes peuvent être proposés sous la forme de webinaires adressés aux collaborateurs.
Objectif : éveiller les consciences, partager les bonnes pratiques pour accompagner les salariés dans leurs changements de comportement.
Les pauses actives :
L’entreprise peut inviter ses salariés à prendre des pauses actives pour limiter le temps de position assise. Une pause active est une courte période d’activité physique juste pour se dégourdir ou s’étirer.
Pour lutter contre la sédentarité au bureau, la Pr Martine Duclos, endocrinologue et physiologiste, responsable du service de médecine du sport au CHU de Clermont-Ferrand et directrice de l’Observatoire National de l’Activité Physique et de la Sédentarité, donne des conseils volontairement pratico-pratiques : « Levez-vous toutes les heures pendant au moins une minute et dégourdissez-vous les jambes. Marchez, tournez en rond, allez ranger un objet ou arroser une plante. A vous de jouer et d’imaginer. »
Une salle de sport… sans salle de sport :
Avec une vidéo décalée qui a fait le buzz en 2022, la Ville de Bruxelles a trouvé le ton pour prouver qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser une salle de sport.
« Pourquoi s’enfermer dans une salle de sport après le boulot… alors qu’on peut faire du sport en allant au boulot ? Une salle où la porte est toujours ouverte… car il n’y a tout simplement pas de porte ». La première salle de sport au monde…. sans salle, sans abonnement, sans fonte, ni tapis de sol, sans jogging, sans bandeau anti-transpiration, sans legging lycra violet-jaune, sans miroir, sans muscle.
Le jeu au service du sport entreprise ?
La gamification favorise l’engagement de tous les collaborateurs
Serious Game, quiz, défis, escape game… Le jeu, dans ses différentes dimensions, permet de s’adresser à tous les publics de l’entreprise et représente un levier de motivation intrinsèque. Pouvoir jouer où on veut, quand on veut et à son rythme. Y compris avec son niveau d’activité physique.
Pour Clémentine Slembrouck, responsable des programmes santé-QVT déployés par Kiplin : « Tout le monde peut contribuer à sa propre échelle : mauvais marcheur, petit marcheur ou grand marcheur. Lorsque l’on déploie des jeux dans les entreprises, en général le premier feedback est le suivant « On ne parle que de ça à la machine à café ». Le jeu génère cet aspect de cohésion, de coopération, d’encouragement, de bienveillance. C’est aussi un très bel outil de communication interne.«
Des résultats scientifiques
Une méta-analyse (démarche scientifique) a mis en avant les liens entre gamification et activité physique. Ce travail de recherche a fait l’objet d’une publication scientifique dans la revue Journal of Medical Internet Research, journal international référent en santé digitale (début 2022).
Les résultats révèlent que les interventions gamifiées ont permis d’améliorer significativement l’activité physique des participants, avec une différence moyenne de + 1600 pas par jour.
Quelques exemples d'entreprises qui misent sur le sport santé
Caisse d’Epargne Île-de-France : activité physique et QVT
La Caisse d’Epargne Île-de-France a profité de la Semaine de la QVT pour faire jouer et bouger ses collaborateurs avec deux objectifs en tête : renforcer le lien humain et réunir les équipes autour d’une activité physique accessible à tous.
Spie City Networks : activité physique et cohésion
Spie CityNetworks favorise la cohésion inter-régions grâce à l’activité physique. Ce programme a été mis en place pour favoriser et faire passer des messages de prévention santé et de bien-être. L’accent est mis sur les bienfaits de l’activité physique aussi bien pour le personnel sédentaire que le personnel terrain.
CAF Haute-Garonne : activité physique et mobilités douces
La CAF Haute-Garonne fait bouger ses collaborateurs dans le cadre de la Semaine de la Mobilité. Dans un contexte de télétravail renforcé, la CAF de Haute-Garonne a choisi de proposer un challenge d’activité physique à ses collaborateurs pour recréer une cohésion d’équipe et mettre en place une action prévention santé en faisant passer des messages liés à la sédentarité. Une animation déployée sur le thème des mobilités douces.